
Cette semaine, je suis en voyage en solo et je rencontre une programmation importante, un dragon que j'ai envie d'explorer. Je suis effectivement seule, dans un énorme complexe hôtelier, avec toutes les facilités incluses (nourriture, ménage, etc…) bref, rien à penser de l’entretien de la maison cette semaine et c’était effectivement mon souhait de vacances. Cependant, l’endroit est très commercial, il y a beaucoup de monde. Je pourrais dire que l’hôtel est plein à craquer, car j’ai souvent de la difficulté à me trouver un endroit pour m’assoir pour manger. En étudiant les lieux, je vois autour, pas d’autres personnes seules. Tout le monde est accompagné d’amis, de famille ou en couple. Le personnel me demande toujours si j’attends quelqu’un. Je suis seule dans la multitude et c’est à travers cette solitude que le dragon apparaît, car le miroir de l’altérité me le montre clairement. Ce dragon est déjà apparu autrefois, mais je n’avais pas ce qu’il fallait pour le rencontrer et l'accueillir. Voilà que c’est La Rencontre que je devais faire cette semaine. Celle de la peur de ma solitude primaire, celle de ma finitude, celle de ma solitude innée, la peur de cet immense vide où réside ce « qui je suis en vérité ».
Ce dragon en particulier, je ne voulais probablement pas le voir avant. Étant donné que l’autre est mon miroir, je dois admettre que ce dragon se déploie à grand crie, car il était pris très profondément et l’altérité qu'évoque ce lieu est la condition idéale pour son déploiement. Il est énorme, même qu’il me fait peur par sa puissance, sa vigueur, sa vitalité, sa beauté, ses couleurs, ses ailes immenses prête à l’envol. Je regarde ce dragon, je le calme, j'en prends soin, je ne lui tourne pas le dos et l’apprivoise en appréciant ce qu’il est.
Effectivement, la solitude fait peur parce que cela renvoie à la peur de la folie, la peur du déséquilibre, la peur de « voir » qui je suis en réalité, la peur de plonger dans le vide, le néant de qui je suis, le regard du jugement des autres, le doute sur mes fondements, la psychologisation de « l’enfant sauvage », car il n’a pas sa place dans le monde. Il faut le conditionner, le programmer à « être avec » pour ne pas qu’il trouve sa beauté, sa vitalité, ses pouvoirs cachés. Il doit toujours être "distrait" pour oublier sa condition primaire, sa solitude intrinsèque, immuable. Donc, la réponse est d'endosser l'injonction du programme de la « bonne petite fille bien élevée, du bon petit garçon tranquille ». Il y a tant à dire sur la solitude et Inès Weber en parle dans son magnifique ouvrage « Être soi » dont voici un extrait :
"« qui suis-je? » Face à cette question, nous sommes sidérés, désarçonnés, muets. Elle ouvre brusquement la porte de notre monde intérieur qui nous apparaît comme un abîme sans fond, obscur, effrayant, menaçant. Face à cette question, nous sommes d’abord confrontés à un grand SILENCE, le silence du vide, le silence du mystère…. Et le silence se fait sur le silence, car rien ne nous est dit à ce sujet, nous n’en parlons à personne et personne ne nous en parle, personne ne peut donc nous rassurer : « N’ai pas peur, il est tout à fait naturel de ne pas savoir d’emblée qui tu es, ce n’est pas une anomalie, une déficience propre, c’est la condition humaine! C’est à toi de choisir si tu veux ou non le découvrir. Donc, comme rien ne nous permet de l’accueillir plus sereinement, ce silence premier, ce vide du grand inconnu que nous sommes à nous-mêmes suscite vertige et effroi. Nous sommes gagnés par la peur et guettés par la honte. Peur que ce vide premier soit un néant, que notre absence de réponse immédiate à la question « qui suis-je? » signifie que nous ne sommes rien, que nous sommes nuls, peur aussi d’être les seuls à ne pas savoir, tous les autres ayant l’air d’être si sûrs d’eux." : p :120-121
Devant cette peur, cette honte, ce risque d'être "inadéquate" vient aussi celle de la mémoire des sorcières brûlées sur les bûchés que nous portons collectivement pour avoir des affinités avec le monde invisible (clairvoyance, clairaudience, médiumnité, etc). Au lieu d’aider à se brancher sur ses pouvoirs intérieurs et vivre selon son authenticité, le collectif va « psychologiser » la quête ultime de son Grand Soi. Voilà l’inversion totale du monde! Au lieu d’accompagner ce chemin initiatique spirituel par la poursuite de son chemin intérieur, on va encourager la prise de médicament pour « endormir le dragon » où s'étourdir par toutes sortes d'expédients pour être certain qu’il ne dérange pas et qu’il ne soit pas un agent « non conforme » à la programmation sociale.
Pourtant, cela n’est pas une honte d’être seule, cela n’est pas une maladie de ressentir le vide intérieur, c’est plutôt la prémisse à son initiation, c’est la condition même de la clairvoyance, cette condition humaine naturelle que tout le monde porte afin de Grandir, Aimer, Vivre réellement. Frapper aux portes des médecins lorsque l’angoisse accable de son mal être retarde le processus d’habiter son Grand Soi et bloque l’accès à ces richesses intérieures. Il y a un dépassement à réaliser de la souffrance qu'implique la solitude face à Soi. Parce que le conditionnement social ne veut pas de souffrance, parce que ce dragon en particulier porte les stigmates de la sorcière, les stigmates de la psychose et de la maladie mentale. Alors, je me conforme, je me moule à la multitude, je cache ma souffrance intime au lieu de faire le pas pour ouvrir les portes de la beauté et la magnificence des trésors que recèle mon Âme.
J’ai fait ce choix de vivre ma vie intérieure, cela n'a pas été facile et même que la chute a été très longue à remonter et j'ai dû conquérir de haute lutte l'accès à mon intériorité parce que mon entourage premier n'avait pas cette culture de l'intériorité. Malgré tout ce que cela reflète de l’extérieur, les jugements que cela évoque, les moqueries, la psychiatrisation, les « parlage dans le dos des autres » parce que je ne me crêpe pas le chignon avec des liens toxiques qui ne comprennent pas leur propre dragon intérieur. Comment expliquer le mystère de la vie qui émane de l’Âme à un portail organique où une victime de la Vie? = mission impossible! Je le comprends bien aujourd’hui. Ainsi, le fait de m’autoriser d’être qui je suis, de m’autoriser à marcher mon propre chemin, le chemin de mon âme, cela autorise toutes les Âmes de la terre à le faire aussi. Merci à celles qui l'ont fait pour me donner cet accès. Parce que cette présence de soi est essentielle afin de se construire en tant que personne spirituelle, enracinée dans ce que je suis en réalité. Et c’est le seul et unique chemin pour entrer dans la danse cosmique de l’Univers et pour entendre le son du Grand Tout à travers le Grand Soi. Et c'est la racine de mon projet de Vie : Chorégraphie pour l'ascension, une politique du vivre ensemble.
Celles qui sont attirées par le cri primal intérieur, comme Sophie Maffolini nomme l'« amazone alpha », il est possible de marcher ce chemin sans souffrance et sans jugement puisque la libération est possible maintenant. Il existe tellement d’accompagnement et plein d’outils disponibles pour le faire. Il faut trouver ce qui parle à notre âme, à ce qui vibre en soi. C’est ce que j’ai fait! Et pour moi, le voyage est effectivement un outil très efficace pour se rencontrer réellement.
Voilà que mon voyage tire à sa fin dans quelques jours et déjà je vais retourner dans la routine de la maisonnée bien accompagnée de mon mari fidèle, mon plus grand Ami et Amour que la Vie a mis sur mon chemin, ma chienne Mika, la minette Mia et le jardin vivrier en construction que je voudrais développer encore plus cette année. Parce que la distance rapproche, parce que le ressourcement à sa propre Source permet de mieux aimer, mieux donner et autorise l'Autre à Être qui il est en vérité.
Je remercie ce dragon pour sa visite cette semaine et sa présence qui me rappelle qui je suis et de pouvoir goûter cette liberté grandiose, ce ressourcement dans l’immensité éternelle de mon Esprit. Seule, sur la plage, entourée de la multitude qui me voit peut-être de toutes sortes de manières, je suis sereine, car je suis heureuse d’être aussi bien mariée, d’avoir construit ma vie de façon à pouvoir être autonome dans mon affectivité, indépendante dans mes émotions, libre de mes choix et riche sur tous les plans car capable d'aimer! En m’installant confortablement à travers les ailes de mon dragon, je réalise que je n’ai jamais marché seule. Je réalise qu’à travers les tempêtes de la vie et la vallée de larmes, tout le temps et toujours, j’ai été hautement et divinement accompagnée.
Merci la vie pour ces bénédictions!
Josée bien accompagnée de SOLO
Ajouter un commentaire
Commentaires