Le 5e élément

Publié le 30 mars 2025 à 15:08

Déjà la fin mars cette semaine. On entame le magnifique mois d’avril qui apporte le printemps, le chant des oiseaux migrateurs qui revient et la nature qui commence à s’étirer après ce long et froid hiver que nous avons traversé… et qui semble vouloir s’accrocher.

 

De mon côté, je vais bien et je continue d’observer le jeu et de m’en détacher. Cet hiver, j’ai été beaucoup dans l’introspection, l’intériorisation et la connexion à cet espace intérieur qui grandit, qui s’enracine, qui s’ouvre, qui se développe. Malgré ce repliement, cela n’enlève pas que j’apprécie les autres et les activités extérieures. Cependant, mon plaisir à côtoyer les gens et « faire du social » s’est détérioré depuis les dernières années et cet hiver, je l’ai ressenti plus intensément en restant la plupart du temps dans « ma grotte ». Les activités étaient plus distancées, mon mari bien occupé et c’était bien ainsi!

 

Avec l'ambiance sociale exécrable, polluée par la division, le mépris et la censure, rester à l’écart est ok. Je fais partie de ces gens qui se sont recroquevillés afin de trouver plus de paix, plus de tranquillité, plus de sérénité, plus de silence. Et ce faisant, plus je me retrouve dans le silence, plus je m’intériorise, plus je m’approche de qui « je suis » et plus je sens ma vibration émerger, plus j’ai envie de m’y retrouver et plus je découvre que je n’aurai probablement pas assez de ma vie présente pour explorer tout cet espace que je perçois infini.  

 

C’est dans cet espace que je suis bien, là où je puise ma joie de vivre, ma création, mon goût pour la beauté des choses, mon goût pour l’écriture, mon goût de vivre. Comme si le monde social avait perdu de son attrait et que plus j’entrais dans mon centre et plus je sens s'éloigner ce monde, emportant avec lui ses bruits assourdissants. Même partir en voyage me laisse indifférente.

 

En fait, ce que les dernières années m’ont fait réaliser est que le contact avec le monde n’est plus autant nécessaire, que j’en ai plus besoin comme avant. Aussi, je réalise que je n’ai plus besoin de la reconnaissance et de la validation du monde extérieur. Je pourrais nommer cet état comme un sentiment de complétude. Le sentiment qu’il ne manque plus rien. Que l’autre n’est plus un objet de désir ou une personne qui a le rôle de remplir mon vide mais un être qui est aussi complet et libre que moi.

 

Cela n’est pas de l’égocentrisme ni même du « je m’en foutisme ». Ce n’est pas de ce mouvement vers le bas dont je fais référence. Je parle plutôt d'un mouvement vers le haut, un appel à la verticalité par le sentiment d’harmonie, de beauté, de légèreté, presque d'allégresse où il y a l’absence d’angoisse, d’inquiétude, de doute. Un espace qui me permet d’être libre et que rien ne peut salir, travestir ou écraser ma souveraineté intérieure. Il n’y a plus aucun sentiment de manque quel qu’il soit car il y a tout. Cette découverte m’invite à la solitude habitée par plus d’individualisation, plus de centre, plus de silence, plus de paix, plus d’esprit, moins d’injonction à « faire », moins de bruit, plus de réel.

 

Ce que je découvre est que tout ce que je recherchais dans le monde extérieur vivait déjà en moi. Et la possession de ce qui m’entoure prend un sens nouveau et redéfinie ma perception de la richesse. Je ne suis pas riche parce que je possède une belle maison, une belle voiture, une belle éducation, etc…etc…non. Je pourrais posséder toutes ces choses et pourtant être pauvre et misérable. J’ai été privé de ce sentiment d’être riche autrefois par la précarité mais surtout parce que j’étais pleine de manque, pleine d’envie, pleine de vide à combler et parce que j’étais coupée de mon intériorité, de ma beauté et tout conspirait à me sortir de mon centre parce que je croyais avoir besoin des autres car seule, je n'étais rien. Alors, cette privation m’a fait comprendre le maya, le mensonge cosmique qui est le voile de l’illusion que la richesse est possédée par l’autre, que la beauté ne fait pas partie de moi. En fait, le réel est que l’autre n’existe pas sans moi et que le matériel qui m'entoure ne fait pas de moi une personne riche ou pauvre.

 

Donc, j’étais toujours déçue par l’autre parce que je ne reconnaissais pas que l’autre était moi en dehors de moi. L’autre était le miroir qui me reflétait mon propre manque d’intériorité, mes peurs de manquer, mes angoisses, mes doutes, mon inadéquation, mon inadaptation, etc…  

 

En prenant conscience de cela, je n’ai plus besoin des autres parce que je suis complète en moi. Et cela se réalise sans culpabilité, sans honte puisque la source est verticale, c’est l’harmonie, c'est l'expression de mon "droit d'exister tel que je suis" et ça permet d’accueillir et d’accepter les autres comme ils sont. Le rapport à l’altérité change radicalement par l'acceptation du réel tel qu'il se présente.

 

La vraie richesse n’est pas l’argent comme on nous l’a fait croire même s’il en faut encore pour vivre dans ce monde. L’argent est plutôt un objet d’asservissement, de division, un outil de contrôle qui implante la misère à la terre et l’humanité sous toutes ses formes. Le maya est de voir la richesse comme l'accomplissement. Même si "avoir" est plus facile pour vivre matériellement, la vraie richesse est d’être Soi en Soi, complètement en Soi, en fusion avec Soi et complet en Soi. Parce savoir vivre réellement est l'accomplissement. Parce qu'être bien ne s'achète pas, parce que la paix d'esprit doit souvent être conquis de haute lutte. Et c’est exactement là que nous avons été pris en otage dans l’illusion par la privation du 5e élément qui est l’éther, qui est l’amour de soi qui est l’antidote à la pollution sociale. Donc, plus nous allons découvrir l’éther en nous et plus nous allons savoir où réside tous les possibles pour construire un monde à notre image.

 

Et c’est ainsi que le printemps s’installe.

Bonne semaine!

 

Josée

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